Minurso: Washington continue de mettre la pression sur les belligérants
Le vote du conseil de sécurité des Nations Unis portant sur le renouvellement du mandat de la Minurso, a été reporté au 31 octobre 2018, date butoir marquant la fin de mission de la Minurso. Ce report inattendu a été annoncé deux jours avant la date initialement établie pour le vote, le 29 octobre.
En effet, aujourd'hui devait se tenir la réunion des quinze, portant sur la décision de prolonger la mission onusienne au Sahara de 6 mois ou une année. Comme il a été reporté précédemment, les Etats-Unis poussent à ce que la reconduction de ce mandat ne soit que de six mois et non d’une année, comme il en est de coutume, réitérant ainsi leur position d’avril dernier. La diplomatie américaine maintient donc cette posture, ayant pour but de forcer les parties concernées à se remettre à la table des négociations, et continue ainsi de s’inscrire en opposition avec l’approche majoritaire qui appuie une reconduction de la mission pour une année.
A cet égard, David Hale, numéro 3 du Département d’Etat, sous la tutelle de John Bolton, a multiplié les rencontres avec les principales parties concernées en vue du vote du 29 Octobre. Le 19 octobre, il recevait donc l’ambassadeur algérien à Washington D.C. Madjid Bouguerra, avant de rencontrer le 22 octobre, l’ambassadeure du Maroc Lalla Joumala Alaoui, et enfin le lendemain, de s’entretenir avec le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, qui pour sa part défend une prorogation d’une année de la mission onusienne, comme il en avait fait part dans son rapport adressé au Conseil de sécurité début octobre.
Le vote sur la Minurso, reporté au jour de l’expiration de son mandat actuel, le 31 octobre, a précipité les événements et cette échéance semble avoir donné une impulsion nouvelle aux discussions portant sur la question du Sahara. C’est ainsi que sur invitation de l’envoyé spécial des Nations Unies Horst Köhler à une rencontre pour de nouvelles négociations à Genève les 4 et 5 décembre prochains, l’Algérie et la Mauritanie ont récemment confirmé leur présence, se joignant ainsi au Maroc et au Front Polisario.
Dans l’optique d’une résolution du conflit, mais également en adéquation avec la stratégie américaine de réduction des dépenses des diverses missions onusiennes de maintien de la paix, la représentation américaine aux Nations Unies est donc en charge de la rédaction de cette nouvelle résolution. Menée par Nikki Haley, en poste jusqu’a la fin de l’année suite à sa démission annoncée le 9 octobre dernier, qui depuis sa prise de responsabilité n’a eu de cesse de défendre la position trumpienne d'une réduction des budgets alloués aux missions de maintien de la paix.
Monusco (Congo), Minusma (Mali), Unmiss(Soudan du Sud), et actuellement Minurso, Haley a fait de la coupe budgétaire son cheval de bataille aux Nations Unies se prévalant d’avoir effectué une coupe budgétaire de plus de 500 millions de dollars, moins de six mois après son entrée en fonction. Le cas de la mission au Sahara, bien que représentant une moindre dépense budgétaire, est problématique pour les Etats-Unis car elle est selon eux « un cas classique d’une mission de maintien de la paix qui a perdu de son utilité et ne sert plus un objectif politique », comme l’a expliqué au Conseil de sécurité l’attachée politique de la représentation américaine aux Nations Unies, Amy Tachco, lors du vote d’avril dernier.
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