A Kech, le vote salafiste, un phénomène gonflé par les médias ?

Vu de Marrakech, l’emballement des médias pour le vote des sympathisants de chioukhs salafistes est appréhendé avec beaucoup d’incompréhensions et cela pour deux raisons principales. D’abord, le nombre des salafistes ne dépasserait pas quelques milliers, dont un bon nombre qui n’est même pas inscrit dans les listes électorales en raison de leurs convictions idéologiques et leur rejet du jeu politique. La seconde raison réside dans le fait qu’il s’agit d’un groupuscule non structuré et très fragmenté dont le vote dépend des consignes données par les différents chioukhs. Or, la campagne électorale a dévoilé les divergences de fond entre ces chioukhs quant au choix politique à faire, particulièrement entre Hammadi Kabbaj, candidat du PJD évincé par wali de Marrakech et le cheikh Abderrahman Maghraoui. Ce dernier, aurait bénéficié d’un deal avec les autorités qui consiste en la réhabilitation des écoles coraniques en contrepartie d’un vote pour le PAM. Une analyse qui se confirme avec la fuite d’enregistrements où on l’entend clairement demander à ses sympathisants de voter en faveur du parti du tracteur. Au final, les salafistes sont les acteurs d’une guerre par personne interposée entre le PJD et les autorités, et les chioukhs, calculateurs, tentent d’en tirer profit au maximum.
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