Religions : la « métaphore » douteuse de Ahmed Toufiq
Interrogé par Medias24, le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a démenti les propos qui lui ont été attribués par Akhbar Al Yaoum et repris par l’agence EFE.
Il a assuré n’avoir pas comparé les chrétiens et les chiites marocains à un « virus qui menace la nation ». Il explique qu’il a été interpellé au sujet du prosélytisme et qu’il a recouru à « une métaphore médicale » :
« Un corps sain résiste mieux. Ce qui immunise les Marocains, c’est l’Islam sunnite malékite. Les pratiques individuelles, la foi des individus n’a jamais été traitée de virus et ne nous dérange pas. Le dogme ne nous dérange pas. Seule l’existence éventuelle d’agenda politique, de visées politiques, est dangereuse. Mais le sunnisme malékite nous immunise », a-t-il déclaré, « en substance », dans ses précisions qu’il a étayées dans un communiqué dans lequel il dénonce des « assertions » à son encontre qui « trahissent des desseins de mauvaise foi ».
Ahmed Toufiq estime toutefois que les chrétiens et chiites marocains « politisés » peuvent « représenter un danger contre lequel la société est immunisée par le sunnisme malékite », d’où insiste-t-il l’usage de cette « métaphore ».
Une formulation pour le moins ambiguë qui a valu au ministre de vives critiques au Maroc, mais aussi à l’international, d’autant qu’il avait ajouté dans ses déclarations que l’Etat « sait tout » des citoyens qui professent le christianisme ou le chiisme, « leur nombre, où ils se trouvent et ce qu’ils font ». Parlait-il de la surveillance d’Etat sur les minorités religieuses interdites d’exercer publiquement leur culte, s’agissant notamment des convertis, ou des groupuscules qui tenteraient selon lui de propager des idées politico-religieuses ? Là encore, Toufiq évolue en terrain glissant, au moment où la délicate question des libertés religieuses est timidement abordée par le Conseil national des droits de l’Homme.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.