Sahara : L’Algérie envoie des messages contradictoires à Staffan de Mistura

A 48 heures de la prochaine réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies destinée à renouveler le mandat de la Minurso et consacrer dès le 1er novembre l’entrée en scène du nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, l’Italo-suédois Staffan de Mistura, la diplomatie algérienne donne une réponse de Normand sur la ligne de conduite qu’elle compte tenir.
Dans une missive envoyée le 21 octobre au président du Conseil de sécurité Martin Kimani, et dont le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a été rendu destinataire selon l’APS, la mission de l’Algérie à New York avait officiellement rejeté le format de négociations dits de « tables rondes » auquel fait référence le projet de résolution sur la prorogation de la Minurso le qualifiant d’ « inefficace et contre-productif ».
L’Algérie, que le Maroc considère comme partie prenante du conflit régional, avertissait ainsi qu’elle « ne va en aucun cas prendre part à ces tables rondes », appuyant ainsi de facto la position belliciste du Front Polisario qu’elle pousse sur le chemin des hostilités ouvertes avec le Maroc.
Le 26 octobre, la diplomatie algérienne fait cependant volte-face par la voix de son représentant permanent auprès des Nations Unies, Sofiane Mimouni qui a déclaré lors du débat général de la 4ème commission des Nations Unies, selon cette fois l’agence de presse du Polisario SPS : « L'Algérie continuera, comme elle l'a toujours fait par le passé, à contribuer à un règlement juste et durable du conflit du Sahara occidental (…) et ne ménagera donc aucun effort pour soutenir les actions du nouvel envoyé personnel visant à mettre fin à ce conflit prolongé (…) ».
« Mon pays se joint à l'appel du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, exhortant les membres du Conseil de sécurité, les amis du Sahara occidental et les autres parties impliquées à encourager le Maroc et le Front Polisario à saisir l'opportunité et à continuer à participer de bonne foi et sans conditions préalables au processus politique », a poursuivi Mimouni, faisant cette fois-ci référence à « des négociations sur des bases solides », afin de parvenir à un « règlement politique juste et durable au Sahara Occidental ».